La Nouvelle-Calédonie est un archipel constitué d’une île principale, la Grande Terre, dont la superficie représente 7,4 fois l’île de La Réunion. Les transports sont longs et difficiles en raison du massif montagneux et d’un réseau routier limité. La population est cosmopolite. Les mélanésiens, représentés à 40,3 %, sont attachés à un mode de vie traditionnel et vivent pour la moitié d’entre eux en tribu. Celles-ci sont pour la plupart situées à distance de Nouméa, la capitale. Le diabète de type 2, représentant 27 % des causes d’insuffisance rénale terminale, et l’obésité sont des enjeux publics en Nouvelle-Calédonie. En 2010 le taux de prévalence de l’IRCT était de 1 695 par million d’habitants (pmh). Devant cette forte prévalence et l’étendue du territoire, des unités d’hémodialyse ont été réparties sur l’ensemble du territoire ainsi qu’à Wallis. Cette organisation a fait émerger, depuis une dizaine d’années, la télémédecine en néphrologie. Mais devant l’absence de cadre réglementaire définissant la place de la téléconsultation dans le suivi des patients hémodialysés chroniques en Nouvelle-Calédonie, nous avons souhaité évaluer ce mode de prise en charge par une étude menée entre octobre 2012 et mars 2013.

Nous avons comparé deux groupes de patients hémodialysés : ceux situés dans les unités éloignées de Nouméa étaient suivis par téléconsultation et consultation sur site et ceux situés à proximité de Nouméa étaient suivis par consultation sur site uniquement. La fréquence de suivi était mensuelle. De la même façon nous avons comparé deux unités (une à Nouméa et l’autre située à 320 km) mais cette fois le suivi par téléconsultation était réalisé grâce à un robot de téléprésence.

La téléconsultation est une opportunité pour la prise en charge des patients hémodialysés chroniques en Nouvelle-Calédonie, territoire étendu et de faible densité démographique avec un découpage culturel important. La téléprésence robotisée nous semble une alternative très intéressante aux techniques de communication classique.